Gibraltar-Madere

De Gibraltar à Madère

Classé dans : Carnet 2015, Madère, Navigations | 0

Jeudi 22 octobre, c’est le départ…cap sur Porto Santo à 570 milles vers l’ouest.

 

Comme tout un chacun,nous nous sommes plongés dans les bouquins (en particulier Routes de Grande Croisière de Jimmy Cornell), avons consulté la carte des courants, les heures de marée, et  la météo.

Plusieurs contraintes pour passer le détroit de  Gibraltar dans le sens Est-Ouest… vers l’Atlantique:

  • mettre la météo de notre côté et attendre que le vent d’est, le levanter, se lève… sans toutefois qu’il soit trop fort pour éviter une mer formée et passer Tarifa dans de bonnes conditions
  • partir à peu prés 3 heures après la pleine mer de Gibraltar pour n’avoir qu’une heure de courant contraire avant la renverse… et avoir ensuite un courant favorable jusqu’à Tarifa.

C’est le jour idéal… brise d’est et Pleine Mer à Gibraltar: 11h20… cela nous laisse  le temps de faire les pleins de gas-oil à Gibraltar (vu le prix détaxé, on regrette presque de ne pas avoir des cuves plus grandes!) et de récupérer du matériel acheté chez le ship à Gibraltar livré à la pompe pour ne pas payer les taxes… tout est bien rodé!

12h30: nous sommes fin prêts, il est un peu tôt, nous aurions encore 2 heures à patienter… mais ils faut encore sortir du golfe et puis nous trépignons un peu… alors, on y va… vu la petite brise d’est, nous nous disons que même si nous progressons lentement face au courant, ce sera toujours ça de gagné avant la nuit, n’ayant pas vraiment envie de traverser le rail de nuit.

Ça y est, nous quittons la Méditerranée, notre terrain de jeu favori pendant tant d’années, mettons  le cap sur l’Atlantique et nous éloignons du pilier d’Hercule européen, le Rocher de Gibraltar, le deuxième, le djebel Musa, se situe sur la côte marocaine, passage obligé ouvrant sur les portes de l’Atlantique et symbolisant dans l’Antiquité romaine, la frontière entre le monde connu et inconnu.

Petit pincement au coeur… nous sommes à la fois excités et émus, c’est mythique et même si des dizaines de bateaux suivent cette route chaque année… pour nous, c’est notre toute première fois, une bien belle aventure… de nouveau horizons s’ouvrent à nous, avec leur part d’inconnu, de découverte et de nouvelles rencontres!

Nous longeons cette belle côte espagnole sauvage sous grand-voile et gennaker, avec une petite brise d’est, une mer bien plate… et, au début, un courant contraire mais nous avons du temps devant nous… ce qui permet à une petite thonine de mordre à notre hameçon, bienvenue pour notre premier repas ce soir sur l’océan!

Nous passons Tarifa à 16h30, et nous commençons à sentir une grande houle, et la petite brise du nord nous pousse tout en nous laissant le temps de nous habituer à l’Océan et de prendre notre rythme… avec comme cadeau de bienvenue, un groupe de dauphins qui nous accompagne. Nous croisons le rail avec un coucher de soleil superbe… prochain way-point: Porto Santo à 540 milles.

Nous n’arriverons à porto Santo que le mardi 27 octobre, en soirée après une traversée plus longue que prévue: légère brise puis calme plat pendant 24 heures avec les voiles battant au rythme de la houle suivi d’un fort vent de sud-ouest pendant  24 heures nous obligeant à tirer des bords dans une mer forte avec des averses, histoire d’en rajouter un peu!

Fallait s’y attendre, les alizés portugais de nord plus réguliers soufflent en été (de juin à début octobre)… ensuite, temps plus instable, on peut rencontrer des zones de calme et de vents de sud-ouest… les fichiers grib nous faisaient espérer un vent de nord-est les premiers jours qui nous auraient fait échapper à ce satané sud-ouest en plein dans le pif!

Dès le début de la traversée, nous avions gagné plus au nord, en prévision du sud-ouest que nous pensions ne rencontrer que le dernier jour… bonne option (cela nous a permis toutefois d’avoir des la marge) mais vu notre lente progression, nous ne sommes pas assez montés nord et le sud-ouest nous a rattrapés!

Le dernier jour, même si la mer reste forte avec une longue houle, le vent a tourné nord-ouest et Taoumé file vers Porto Santo sous un beau soleil… et nous apercevons les collines de Porto Santo qui jouent à cache-cache avec la houle!

Traversée un peu rock and roll parfois…mais cela reste une bien belle aventure…  arrivés de nuit, quelle récompense au lever du jour de découvrir ce petit joyau au milieu de l’Atlantique, Porto Santo!

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