Cap Vert – Santiago

Classé dans : Cap Vert, Carnet 2018 | 0

Dimanche 25 février, nous quittons Boa Vista à 8 heures avec l’intention de faire un mouillage sur l’île de MAIO.

En sortant du mouillage de Sal Rei et faisant cap au sud, plusieurs hauts-fonds se trouvent sur notre route, Baixo Ingles au sud-ouest de l’îlot, ensuite Baixo Vauban au sud près de la côte et le plus au large au sud de Boa Vista, comme perdu au milieu de l’océan, Baixo Jao Valente. On passe au large pour ne pas trop se faire secouer par la houle et les courants autour de ces brisants.

Quel beau spectacle, nous apercevons au large des baleines à bosse qui sautent et sortent de l’eau, superbes! Comment un animal aussi imposant peut-il faire de tels sauts?

Pendant la traversée, nous offrons un de nos leurres à l’océan pour ensuite remonter une dorade coryphène jusqu’à la jupe…juste le temps d’un petit coucou et la voilà repartie pour une vie plus sereine qu’à bord de Taoumé où elle aurait fini dans notre assiette! Va falloir envisager de monter notre canne avec du fil plus gros… petits joueurs avec notre fil fait pour la Méditerranée.

Santiago

 

 

 

 

La navigation est agréable au près et avec une jolie brise d’ouest Taoumé file bien. A l’approche de Maio, la houle d’ouest est forte et le mouillage n’est pas bien abrité.  Nous continuons notre route  jusqu’à PRAIA sur l’île de SANTIAGO.

 

 

 

PRAIA

Nous arrivons au mouillage devant la plage à 22 heures. La baie est très calme et le mouillage très abrité mais… petit hic…un zodiac militaire se dirige vers nous pour nous conseiller de ne rien laisser dehors et de nous verrouiller à l’intérieur car des attaques ont eu lieu sur des bateaux au mouillage.

Demain sera un autre jour…en attendant, après avoir rangé le bateau pour  ne rien laisser à l’extérieur et bien verrouillé la porte, nous sombrons dans un profond sommeil.

Le lendemain, confirmation de l’insécurité du mouillage dans la baie de Praia : un zodiac de la police maritime s’approche pour nous informer qu’il n’est pas possible de rester au mouillage… trop d’insécurité et de risques, pour le matèriel et les personnes. Il nous conseille d’aller nous mettre à couple d’un bateau abandonné dans le port de pêche en nous assurant que nous y serons plus en sécurité.

Pas très motivés pour rester sur Praia, nous relevons l’ancre et décidons de rejoindre Tarrafal, une baie à une quarantaine de milles au nord-ouest de Santiago, plus sûre et bien abritée. Mais c’était sans compter sur les problèmes administratifs, les policiers nous interdisent de partir sans avoir fait les formalités d’entrée sur l’île qui ne peuvent se faire que sur Praia. Ce qui voudrait dire que pour quitter l’île de Santiago, une fois sur Tarrafal, il faudrait revenir faire la sortie sur Praia. Bref, un conseil, ne pas dire qu’on s’arrête à Tarrafal en partant de Praia pour ne pas  être embêtés par les autorités ou s’arrêter directement sur Tarrafal.

Praia - Quai Pêcheurs

Nous allons nous amarrer à couple au port de pêche, pensant ne pas y rester, mais la rencontre avec Pinto et Quintino, père et fils, sur leur bateau, leur gentillesse et le fait qu’ils surveillent Taoumé, nous décidera à rester jusqu’à l’arrivée de nos amis à l’aéroport, mardi dans la nuit. Toutefois, on leur conseille de ne pas venir de nuit jusqu’au port mais d’attendre le lever du jour surtout que l’embarquement est un peu rock and roll. Une fois, entrés dans l’enceinte du port de pêche, il faut passer en équilibre sur un muret, passer entre barques et filets sur le quai, enjamber pour passer sur le bateau de Pinto, la vedette de secours en mer abandonnée et enfin Taoumé.

Pinto nous régale avec du poisson, nous goûtons pour la première fois « les balaous », drôles de poissons avec leur aiguille qui pointe.

Que ce soit lui ou son fils, Quintino, nous apprécions vraiment leur compagnie. Ils ont tant à nous raconter et à nous faire partager. Une bien belle rencontre que nous n’oublierons pas!

À notre arrivée, Jorge, nous aide également à amarrer. Il rend de menus services à l’arrivée des bateaux ce qui lui permet d’améliorer un peu son ordinaire…mais il est bien regrettable pour lui et pour les commerçants que la mauvaise réputation de Praia au niveau sécurité limite le nombre de bateaux qui font escale!

On ne se lasse pas du spectacle dans le port de pêche. C’est un plaisir  de voir l’activité incessante qui y règne, arrivée et départ des pêcheurs sur des petites ou grandes barques où ils s’entassent, l’entraide entre eux pour déplacer ces bateaux, les femmes qui tôt le matin attendent le poisson et le vendent directement sur le quai, et toute la journée, les pêcheurs qui s’activent à réparer filets, barques etc… ou à pêcher avant de repartir en mer!

Pour réparer les bateaux, pas de sortie de l’eau, une cuve immense d’un côté du chalutier fait giter le bateau et le travaux de stratification se font d’une barque en équilibre… un sacré boulot!

Nous sommes vraiment des « petits marins » avec nos bateaux sécurisés, très bien équipés… nous sommes admiratifs de les voir prendre la mer, avec la houle et le vent, sur des embarcations précaires avec un équipage nombreux et de revenir les barques pleines de poissons!

Nous montons jusqu’au Plateau, le haut de la ville de Praia pour visiter et faire nos courses. C’est une très jolie ville vivante avec des rues piétonnes et pavées, des commerces, un magnifique marché, des restaurants et bars où chacun peut trouver à son goût.

Dans la rue ou au marché, nous sommes émerveillés de voir ce que les femmes portent, en équilibre, sur leur tête, soit par le poids, la hauteur de leurs charges ou la fragilité comme des plaques d’œufs… cela leur donne une allure et une prestance incroyables! Et quand elles n’ont pas de charges sur la tête, un petit bout de chou bien lové dans leur dos dort paisiblement tout contre sa maman.

Plusieurs supermarchés très bien achalandés dans la ville nous permettront de faire un avitaillement complet. On trouve aussi plusieurs quincailleries, drogueries etc… Derrière l’église, une boulangerie fait du très bon pain et dans la rue piétonne, dans un kiosque, près du marché, on trouve des très bons petits gâteaux sablés.

Que ce soit légumes ou fruits, on trouve tout ce qu’on veut au marché couvert sur 2 étages…plaisir des yeux et des sens! Alors nous prenons notre temps, nous faisons un premier tour de marché repérant les étals et les produits qui nous plaisent le plus… un régal de déambuler dans ce marché si vivant avec au centre, un espace où on peut casser une croûte avec des plats locaux.

Avant de redescendre sur le port, nous goûtons le plat national, la cachupa.

Praia

 

 

Nos amis  Philippe, Agnès, Laurence et Daniel arrivent le mercredi 28 février sur Praia. Arrivés dans la nuit à l’aéroport, ils ont attendu le petit matin pour rejoindre Taoumé…entre l’insécurité à Praia et la difficulté pour embarquer car une fois arrivés au port, il faut passer par un petit muret au niveau du port de pêche puis enjamber filets de pêche, grimper sur le bateau de PINTO, puis la vedette désarmée et enfin atteindre Taoumé.

 

 

 

 

 

Le matin, nous faisons un petit tour jusqu’au Plateau pour prendre les derniers produits frais, le pain et nous balader. Nous allons jusqu’au marché Sucuripa de l’autre côté du Plateau… et nous laissons tenter par des jolis habits pour nos Titous respectifs.

 

 

Pinto et Quintino

 

À 15 heures, nous sommes fin prêts pour quitter Praia. Un petit moment d’émotion au moment de quitter Pinto et Quintino que nous pensions revoir fin mars pour embarquer Joël et Michel pour la transat mais des problèmes de moteurs en ont décidé autrement. Nous partirons finalement de Mindelo mais avons la chance de pouvoir passer quelques jours  avec Pinto de passage à Mindelo!

Si vous passez par Mindelo, amis navigateurs, n’oubliez pas de leur donner notre bonjour!

 

 

 

TARRAFAL DE SANTIAGO

Mercredi 7 mars, nous quittons Sao Vicente vers 15 heures pour rejoindre Tarrafal à Santiago, 130 milles au sud-est.

Nos amis reprennent l’avion vendredi à Praia mais nous les laisserons sur Tarrafal pour ne pas avoirà remonter toute la côte ouest de Santiago.

La descente le long de la côte ouest de Sao Vicente est bien agréable avec un bon vent qui nous pousse mais une mer plate… de belles zones de renforcement qui nous font apprécier d’être au portant. Mais une fois sortis de l’abri de la côte,  au sud de Sao Vicente et de Santa Luzia, il y a de fortes accélérations de vent, 30-35 nœuds qui se prolongent bien au sud des îles.

Une navigation, encore avec une mer forte mais vent de travers d’où une traversée rapide jusqu’au nord de Santiago où derrière les falaises, la mer est moins forte.

Le mouillage de Tarrafal donné comme bien abrité est bien agité. Une forte houle entre dans le mouillage rendant l’arrivée en annexe très très rock and roll même à l’abri de la digue.

Sinon c’est un très joli mouillage devant une belle plage de sable et une agréable petite ville où il fait bon se balader. De nombreux bateaux de pêche viennent au mouillage passer la journée pour pouvoir se reposer avant de reprendre la mer… une sacrée vie quand on voit l’état de la mer.

Le vendredi matin, la houle est toujours aussi importante, nous demandons aux pêcheurs s’ils peuvent venir chercher Philippe, Agnès, Laurence et Daniel, avec une barque… ce sera préférable pour le débarquement  et évitera qu’arrivent sur la plage en vrac bagages et personnes roulées par les vagues.

Un bon petit resto… et chacun reprend sa route, nos amis vers l’aéroport et nous vers Sao Nicolau pour échapper au coup de vent annoncé.

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.